Zoom – Lineq de Kaffrine et de Sédhiou : L’excellence scientifique et l’équité au programme

Le ministre de l’Education nationale a visité les Lycées d’intégration nationale pour l’équité et la qualité (Lineq), construits à Kaffrine et Sédhiou. Cheikh Oumar Anne, qui s’est réjoui de l’état d’avancement des travaux, a appelé les chefs d’entreprise au respect des délais d’exécution. Car ces lycées devraient être opérationnels dès septembre prochain.
Par Badé SECK – Après le Lycée d’excellence de Diourbel, les Lycées d’intégration nationale pour l’équité et la qualité (Lineq) feront partie, dans quelques mois, de la carte scolaire. Ils sont construits sur une superficie de 8,5 ha à Sédhiou et de 10 ha à Kaffrine, avec une capacité d’accueil de 600 élèves par établissement, en régime d’internat mixte. Ils sont constitués de 23 zones regroupées en 2 campus pédagogique et social.
Les Lineq sont composés de bâtiments administratifs, une bibliothèque numérique, un réfectoire, une infirmerie, un foyer pour les élèves, 4 blocs pédagogiques composés de 25 salles de classe et de laboratoires, 2 quartiers pour les garçons et les filles, des logements administratifs pour le Proviseur, le Censeur et l’Intendant.
D’un coût global de 12 milliards F Cfa pour les deux établissements, «les Lineq sont bâtis en prenant en compte des aspects d’efficacité énergétique ainsi que la dimension inclusive, avec des aménagements adaptés», note le directeur des Constructions scolaires du ministère de l’Education nationale. Selon Pape Abdou Dia, la plateforme sera à un niveau zéro pour permettre à une personne handicapée de circuler librement. «Ainsi, pour faciliter l’accès aux blocs pédagogiques ou quartiers résidentiels, des rampes d’accès sont prévues. Pour alléger la cherté des factures d’eau et d’électricité, un parking solaire deux à un, où on pourra garer des véhicules sous les panneaux, est aménagé», ajoute-t-il. Concernant l’eau, un nouveau forage et des bâches à eau sont mis en place, avec une durée d’autonomie de plus d’une semaine.
Le directeur des Constructions scolaires au ministère de l’Education a indiqué que pour l’heure, le gros œuvre est quasiment bouclé et les corps d’état ont démarré à l’intérieur des bâtiments. Il y a juste des charpentes qui seront mises en place pour apporter un confort thermique. Car il y a un vide entre le plancher du dernier niveau et la charpente. Et il va créer un courant d’air qui va rafraîchir le dernier plancher. «Nous travaillons d’arrache-pied avec les entreprises pour que les infrastructures soient livrées en fin juin, afin de permettre de les équiper et les utiliser dès la rentrée prochaine», confie M. Dia.
Les infrastructures sont faites en Briques de terre compressée (Btc) pour apporter un confort thermique et acoustique, contrairement à ce qu’on a sur les parois classiques. Mieux, soutient le technicien en bâtiment du ministère de l’Education nationale, avec les Btc, «on gagne jusqu’à 7 degrés, par rapport aux anciennes constructions qui sont à base de ciment». A Kaffrine comme à Sédhiou, le ministre de l’Education nationale a eu droit à une séance de présentation des différentes composantes des établissements par les représentants des différentes entreprises sélectionnées. Après une visite guidée, Dr Cheikh Oumar Anne s’est félicité du niveau d’exécution des projets. Il a, par la même occasion, rappelé la vision du chef de l’Etat par rapport à la construction des Lineq. «Ces infrastructures visent à matérialiser la décision n°1 de Son Excellence Macky Sall, lors du Conseil présidentiel sur les conclusions des Assises de l’Education et de la Formation, qui recommandaient la réorientation du système éducatif vers les sciences,lesmathématiques,lenumérique,la technologie et l’entreprenariat», ajoute-t-il.
Les Lineq sont implantés dans les régions de Sédhiou et Kaffrine. «Un choix basé sur une logique d’équité territoriale», a déclaré le ministre à Kaffrine. Dr Cheikh Oumar Anne a magnifié la création des Lineq par le président de la République. «De par sa générosité et son ambition démesurée de développer un capital humainapte à conduire les changements pour l’émergence du Sénégal, il va offrir un environnement éducatif qui stimule lacréativitéet l’innovation», se félicite Dr Cheikh Oumar Anne.A Kaffrine comme à Sédhiou, le ministre de l’Education nationale a effectué des visites de chantier en compagnie des autorités administratives régionales et de ses techniciens, notamment le directeur des Constructions scolaires, le coordonnateur du Projet d’amélioration des performances du système éducatif (Paps), le directeur de l’Enseignement moyen-secondaire général, la directrice de l’Administration générale et de l’équipement, le directeur des Equipements scolaires, de ses conseillers techniques, de l’Ia de Sédhiou, etc.
Les Lineq sont des établissements à cycle long (de la 6ème à la Terminale), soit sept ans d’études. «Ils sont ouverts, par voie de concours, à tous les enfants sénégalais qui remplissent les conditions», annonce Papa Kandji, directeur de l’Enseignement moyen-secondaire général (Demsg) au ministère de l’Education nationale, qui précise que toutes les académies seront représentées. «L’admission sera faite par voie de concours, avec un poids scolaire pour chaque académie, et ce sera le Sénégal en miniature. Il y aura aussi une certaine excellence, mais aussi un pourcentage laissé pour chaque académie. Le document est en cours d’élaboration. Il s’agira tout simplement de le partager et de recevoir les impressions des uns et des autres, avant de le soumettre à l’autorité», déclare le Demsg.
Pape Gorgui Ndiaye, inspecteur d’Académie de Sédhiou, a magnifié la vision du chef de l’Etat, à travers le ministre de l’Education nationale, pour la construction de deux lycées à vocation scientifique, et le fait que la région de Sédhiou ait le privilège d’abriter l’un des deux lycées. Le chef de la Circonscription éducative a dressé un tableau peu reluisant de la promotion des sciences. Selon l’Ia, le constat est la prépondérance des séries littéraires par rapport aux séries scientifiques. «A Sédhiou, 73% des élèves du secondaire sont orientés vers les séries littéraires, et cette tendance véritablement, l’Etat du Sénégal veut l’inverser pour avoir au moins 60% de scientifiques au niveau des écoles. On taquine pour dire que Sédhiou fait partie des académies à la traîne par rapport à la fréquentation des séries scientifiques. Pour nous aussi, au niveau de Sédhiou, c’est un vaste chantier. Si un lycée de ce genre est implanté, c’est pour booster les fréquentations scientifiques au niveau de l’académie», précise P. G. Ndiaye.
Pour lui, le choix de Sédhiou s’inscrit aussi dans la volonté des autorités de promouvoir l’accès dans l’équité. «Le fait que le lycée soit implanté à Sédhiou est un moyen d’émulation, parce que tous les élèves, même ceux de l’élémentaire, qui visiteront le lycée, auront véritablement la vocation de le fréquenter», se réjouit-il.
La construction de ces chefs-d’œuvre a mobilisé une importante main-d’œuvre locale. «Plus de 300 jeunes sont employés dans ce projet», a indiqué Pape Sène, chef du personnel a Kaffrine. Selon Ibrahima Touré, recruté comme vigile au Lineq de Sédhiou, la majorité des ouvriers sont de la région de Sédhiou. «Beaucoup de jeunes ont pu acheter des motos Jakarta pour s’adonner au transport. Le chantier a impacté positivement nos familles», dit-il.
A Kaffrine comme à Sédhiou, le ministre de l’Education nationale a invité les entreprises à mettre les bouchées doubles pour achever les travaux avant le mois de septembre prochain, date annoncée pour l’ouverture des Lineq.