Révision des programmes scolaires : Le processus déjà enclenché selon le ministère de l’Education

Au Sénégal, la révision des curricula en vigueur depuis quelques années est en cours. C’est du moins ce qu’indique le Ministère de l’Education nationale. Dans un communiqué, les services de Cheikh Oumar Anne renseignent que le processus a démarré par la mise en place du dispositif organisationnel depuis l’année scolaire 2021/2022. Celui-ci est piloté par l’Inspection générale de l’Education et de la Formation (IGEF), chargée de la mission permanente de suivi et d’évaluation de la politique éducative. Mieux, il concerne le Préscolaire, l’Elémentaire, le Moyen, le Secondaire, l’Education de Base des Jeunes et des Adultes y compris les daara. Le MEN projette d’organiser de larges consultations qui concerneront tous les maillons de la Nation afin que le processus soit dit-il, « transparent, public et inclusive pour une offre d’éducation équitable ». Il s’engage ainsi à œuvrer pour « la construction d’un Curriculum consensuel, souple, ouvert et adapté à nos réalités sociales, culturelles, historiques, linguistiques, religieuses, économiques entre autres ».

Dans le communiqué, le MEN rappelle que 1960 à nos jours, cinq (5) réformes majeures du système éducatif sénégalais ont été opérées. Il s’agit notamment de celles de 1962, 1971, 1991, 2000 et 2012. « La première réforme de 1962 avait pour finalité d’adapter le système d’éducation à des objectifs plus conformes aux nouveaux besoins et réalités du pays nouvellement indépendant. Celle de 1971 relative à la Loi d’orientation de l’Education nationale n° 71-36 du 3 juin 1971 consacre une réforme en profondeur de l’école sénégalaise « (…) prenant sa source dans les réalités africaines et aspirant à l’épanouissement des valeurs culturelles » du continent. En janvier 1981 se sont tenus les États généraux de l’Education et de la Formation. Les principales conclusions de ces assises sont entre autres : la création de « l’Ecole nouvelle », pour articuler la théorie à la pratique, l’école à la vie en réhabilitant le travail manuel en tant que facteur d’insertion sociale ; la création de la cellule école/milieu pour renforcer le caractère communautaire de l’école; l’élaboration et le financement de plans d’action d’écoles liés à la mise en œuvre des programmes des classes pilotes ; la suppression de la méthode « pour parler français » communément appelée méthode CLAD », explique-t-il. Avant de poursuivre : « Une décennie après, la loi d’orientation n° 91-22 du 16 février 1991 réitère la laïcité, la promotion des valeurs démocratiques, l’ancrage de l’école dans les réalités sénégalaises et africaines. Elle est modifiée par la loi 2004-37 du 15 décembre 2004 qui a introduit l’obligation scolaire de 10 ans pour la cible des enfants âgés de 6 à 16 ans ».

Toujours est-il que d’après le MEN, « en 2000, notre pays a entrepris une réforme en profondeur de son système éducatif dans la mouvance de « l’Education Pour Tous » par le biais du Programme décennal de l’Education et de la Formation qui a pris fin en 2012 ». Le ministère précise que « toutes ces réformes avaient pour objectif principal, la mise en place d’un système éducatif fondé sur les valeurs culturelles du pays et ouvert aux valeurs universelles ». De nouvelles réformes sont conçues depuis 2012. La preuve, pour la période 2013-2025, le Gouvernement du Sénégal a formulé une nouvelle Lettre de Politique sectorielle générale (LPSG) pour le secteur de l’Education et la Formation opérationnalisée par le Programme d’Amélioration de la Qualité, de l’Equité et de la Transparence (PAQUET-EF). « Le PAQUET mis à jour (2018-2030) prend en considération de nouvelles orientations notamment celles liées aux engagements internationaux (l’Objectif de développement durable 4, l’Agenda 2063 de l’Union africaine) et nationaux (Plan Sénégal émergent, acte III de la décentralisation) auxquels le Sénégal a souscrit. Ainsi, il met l’accent, entre autres, sur la réforme des programmes et la clarification de leurs liens avec les problématiques de la vie courante. De nouvelles logiques d’apprentissage et de développement compétences sont en cours », fait savoir le MEN. Il citera à titre illustratif « les citer les changements climatiques, l’éducation aux valeurs et l’intégration du numérique ». A l’en croire, il est également prévu de prendre en compte l’Histoire générale du Sénégal, les figures emblématiques du pays et les contributions d’universitaires tels que celles de Cheikh Anta DIOP dans les programmes scolaires.

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