Samedi dernier, les 150 sortants de la Faculté des sciences juridiques et politiques (Fsjp) de l’Ucad ont eu leur diplôme au Grand Théâtre en présence de la marraine Pr Amsatou Sow Sidibé.
Par Mamadou SAKINE – Les 150 étudiants de la promotion Pr Amsatou Sow Sidibé de la Faculté des sciences juridiques et politiques (Fsjp) de l’Ucad ont reçu leur parchemin, samedi au Grand Théâtre, après une formation sanctionnée d’un master 2. Ils sont spécialisés en droit des affaires, droit judiciaire privé, banque, assurance, gestion des ressources humaines, droit maritime, fiscalité, relations internationales, science politique, collectivité locale, entre autres. «Et pourtant ils disent que votre formation est généraliste. Svp ! Ne prêtez pas le flanc. Vous avez fait le plus difficile, la science juridique et qui peut le plus peut le moins», a déclaré Pr Abdou Wahab Ndiaye, enseignant à la Faculté des sciences juridiques, sous les applaudissements des étudiants couronnés, de parents, amis et invités.
Il reste la question de l’avenir à régler : l’insertion professionnelle. Pr Ndiaye a ainsi conseillé ceux qui sont intéressés par des concours de la magistrature, de la police, de l’Ecole nationale d’administration (Ena) pour ne citer que ceux-là, à se préparer «sérieusement sans prêter attention à l’autre qui les décourage et soyez confiants». Et pour les autres qui ne sont pas intéressés par la Fonction publique, Pr Abdou Wahab Ndiaye les encourage à aller chercher le travail. Mais aussi à penser à lancer leur propre affaire dans l’intermédiation commerciale, le courtage commercial, l’agent commercial, etc.
Cependant, le professeur estime que pour assurer l’employabilité des jeunes, il faut une volonté politique. «Comment un pays qui a fait le choix de la décentralisation peut enregistrer autant de spécialistes en la matière au chômage ? Comment un pays qui a opté pour le budget programme peut décourager autant ses diplômés en finance publique ? Comment un pays qui veut ériger la bonne gouvernance en religion d’Etat peut laisser en rade ses spécialistes en marché public ?», se demande-t-il. Pour sa part, à la place d’un développement sur le thème, «l’initiative post universitaire des juristes face aux enjeux endogènes du développement au Sénégal», la marraine a préféré adresser une lettre à la jeunesse. Ainsi Pr Amsatou Sow Sidibé a exhorté les jeunes à faire de leurs meilleurs alliés, «la persévérance, la patience et l’humilité». En outre, elle a demandé à la jeunesse de s’approprier trois aspects fondamentaux de la vie que sont le savoir, le savoir-être et le savoir-faire.
A ces valeurs, ils doivent ajouter la discipline qui est le ciment pour construire un pays, selon Pr Pape Demba Sy qui a reçu un hommage «mérité» après plusieurs décennies à la Faculté de droit de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. «Le conseil qu’on peut donner aux jeunes, c’est d’être sérieux, d’être persévérants. Quand on veut être des leaders de demain, il y a un certain comportement qu’on ne peut pas avoir. Un leader ne peut pas casser, ne peut pas insulter. Je demande aux jeunes de s’approprier les conseils qui leur ont été donnés par les professeurs aujourd’hui», renchérit le parrain Me Bassirou Ngom, Directeur général de la Société nationale de recouvrement. Les autres parrains sont le Directeur général de Dakar Dem-Dikk, Omar Bounkhatab Sylla, et Cheikh Issa Sall, Directeur général de l’Agence de développement municipal. Au nom des récipiendaires, Mamadou Sané, diplômé heureux, a appelé l’Etat à assister les juristes pour leur permettre de saisir les opportunités qui leur sont offertes.
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