Dakar, 30 juin (APS) – La Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) a ‘’vigoureusement condamné’’, mercredi, les actes de violence dernièrement perpétrés sur des enseignants et appelé les autorités à prendre des mesures permettant de juguler ce phénomène dans l’espace scolaire et universitaire.
Par la voix de la présidente de son Conseil d’administration, Hélène Rama Niang, la Cosydep a ’’condamné vigoureusement les brutalités et humiliations subies par des enseignants dans plusieurs établissements du pays’’.
Elle s’adressait à des journalistes à l’issue d’une réunion du Conseil d’administration organisée au siège de l’organisation.
Une rencontre au cours de laquelle les problématiques liées entre autres aux violences subies par des enseignants, la panne du dialogue social, la paralysie du monitoring des accords et la question relative au recrutement annoncé de 5.000 enseignants ont été abordées.
‘’L’Etat doit prendre des mesures vigoureuses contre toute forme de violence dans l’espace scolaire et universitaire. Il faut faire remarquer que cette violence est l’expression d’une crise sociétale profonde’’, a expliqué la présidente du CA de la Cosydep.
Elle a ainsi souligné la nécessité d’interroger les méthodes d’éducation pratiques à travers l’école et les médias afin d’enlever tout ce qui est favorable à la promotion de la violence. Hélène Rama Niang a également appelé à ‘’opérer une véritable reconversion des mentalités à tous les niveaux d’éducation’’.
Au sujet de la panne du dialogue social, la PCA de la Cosydep a signalé qu’aucune mesure décisive allant dans le sens de l’application des accords n’avait été prise en dépit des efforts consentis et des risques encourus par les enseignants dans un contexte de pandémie.
Pointant du doigt l’arrêt systématique des réunions de suivis regroupant l’Etat et ses partenaires sociaux, Mme Niang a estimé qu’une telle situation constituait une source de crise latente dans l’espace scolaire.
C’est la raison pour laquelle la Cosydep a réitéré son appel pour une reprise du dialogue tout en demandant comme par le passé que les prochaines vacances soient mises à profit pour préparer la rentrée et anticiper les potentiels conflits, a-t-elle signalé.
Sur la question de l’éducation aux valeurs, Hélène Rama Niang a fait observer que l’école devenait doublement importante en étant à la fois un cadre protecteur et un moyen pour accompagner la maison.
« La Cosydep condamne toute tentative de promotion de contre valeurs’’, a-t-elle dit entouré de secrétaires généraux de syndicats d’enseignants, de représentants de parents d’élèves et de représentants d’associations actives dans le secteur de l’éducation membres du CA.
Sur l’année scolaire en cours, ‘’première année de pandémie vécue pleinement par l’école et ses acteurs au moment où l’on parle de troisième vague, il est important d’appeler à plus de mobilisation et de vigilance’’, a de nouveau dit la présidente du CA de la Cosydep.
Elle a insisté sur le fait que les réponses développées pour renforcer la résilience du système éducatif, protéger davantage les élèves et les enseignants devaient être augmentées, diversifiées et diligentées.
S’agissant du recrutement par l’Etat de 5000 enseignants, la coalition a relevé que ’’sa pertinence ne devait pas éclipser la nécessité de disposer d’enseignants de qualité remplissant toutes les conditions requises sur le plan de la compétence’’.
A cet effet, la Coalition a ’’très tôt attiré l’attention sur la transparence et l’observance de critères objectifs écartant toute démarche complaisante et partisane’’, a dit la présidente de son Conseil d’administration.
ADL/AKS/ASB