Entretien avec… Amadou Matar Ndiaye, directeur des Examens et concours : «Nous devons faire comprendre aux élèves que l’examen, c’est le mérite personnel»

Les épreuves du 1er groupe du Brevet de fin d’études moyennes (Bfem) vont se tenir du 9 au 11 août 2021 sur toute l’étendue du territoire national, en Gambie et à Djeddah. Cette année, 187 mille 477 candidats dont 55.33% de filles, vont chercher à décrocher le diplôme intermédiaire. Le directeur des Examens et concours du ministère de l’Education nationale a rassuré du bon dispositif organisationnel mis en place pour permettre aux candidats de subir les épreuves sans aucune anicroche. 

M. le directeur dites-nous où en êtes-vous avec les préparatifs de l’examen du Brevet de fin d’études moyennes ? 
Comme j’ai l’habitude de le dire pour l’ensemble des examens et concours que nous organisons, nous avons une forme d’organisation  d’abord au plan matériel, au plan immatériel. Quand je parle de l’immatériel, c’est la conception des épreuves qui obéit à la rigueur de la définition des domaines d’évaluation et des types de connaissances qui sont recommandés. Il y a également l’organisation matérielle à travers un dispositif mis en place. Nous avons franchi allègrement toutes ces étapes.
Aujourd’hui, nous avons démarré la levée et le convoyage des épreuves. On a commencé par les académies périphériques puis celles du centre. Il faut souligner que la levée des épreuves et leur convoyage se procèdent sous des normes optimales de sécurité car pour certaines académies, les Forces de l’ordre sont venues les accompagner pour que le convoyage ne souffre d’aucune insuffisance.

Quelles sont les statistiques du Bfem ?
A la date du 3 août 2021, nous avons 187 mille 477 candidats dont 103 mille 747 filles, soit un taux de 55.33% de l’effectif total des candidats.
Ces candidats devront composer dans 1104  centres disséminés sur toute l’étendue du territoire national, en Gambie et à Djeddah. Nous avons également un total de 1231 jurys.
Cela va nécessiter bien entendu la mobilisation de ressources humaines comme les chefs de centre, les secrétaires, les surveillants et autres. Nous sommes en train de nous projeter en parfaite intelligence avec les inspections d’académie qui vont consolider beaucoup d’acquis que nous avons eus l’année dernière pour que cet examen puisse se dérouler dans des conditions optimales qui favorisent l’élève en le mettant dans d’excellentes conditions.

Quelle est la particularité dans l’organisation du Bfem de cette année ? 
Nous apprenons toujours de ce qu’on a fait les années passées. Lors de la précédente session, il y a eu des présidents de jury qui ont eu à ouvrir des enveloppes dont les épreuves sont destinées aux épreuves du second groupe pour tenter de les administrer lors des épreuves du premier groupe. Nous avons dit que c’est inadmissible, c’est inacceptable ; mais il ne s’agit pas seulement de le dire. Il s’agit de mettre en place un plan de mitigation de risques qui nous éviterait un tel désagrément. C’est pourquoi, cette année, sur instruction de M. le ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla, nous avons différencié la couleur des enveloppes des épreuves du premier groupe de celles du deuxième groupe.
Mieux, les enveloppes sont mises dans des mallettes différentes. A moins qu’on ne soit daltonien, il n’y a pas de risque de confondre les épreuves. 
L’examen du Bfem se déroule dans un contexte de recrudescence de la pandémie. Quelles sont les mesures prises pour éviter la contamination ?
Nous allons reconduire le même dispositif sanitaire pour l’organisation du Cfee et de l’entrée en sixième. Les instructions du ministre de l’Educa­tion nationale recommandent un respect strict des mesures barrières durant tout le déroulement des épreuves. Il faut que chaque élève puisse disposer d’un mas­que, mettre en place un dispositif de lavage des mains et du gel hydro-alcoolique. Il faut également que les inspecteurs d’académie, de concert avec les gouverneurs de région, les préfets et l’ensemble des acteurs et les partenaires avec les comités, puissent jouer leur rôle de veille et d’aler­te.

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Et quid des précipitations ? 
On ne peut pas construire un pays en considérant la saison des pluies comme un obstacle. Ce que la pandémie nous apprend, c’est qu’on peut faire des examens en plein Covid-19. L’essentiel, c’est de bien planifier les activités avec les partenaires de l’école. Nous avons défini dès le départ les centres habilités à recevoir les candidats et même les salles de classe habilitées à accueillir des can­didats.
Il faut rappeler que l’Etat tient compte du principe fort de l’intérêt général qui veut que ces élèves soient mis dans d’excellentes conditions qui leur permettent de passer convenablement leur examen et qu’ils ne puissent subir aucune anicroche qui pourrait entraver le bon déroulement des examens.

On a noté beaucoup de cas de fraude lors du Baccalauréat. Quel est le message à envoyer aux élèves et à leurs parents ? 
L’école est une société en miniature. L’école ne peut pas se substituer aux parents. Les parents ont un rôle important à jouer du point de vue des responsabilités. On ne peut pas comprendre qu’on laisse partir des élèves avec des téléphones. De toute façon, il y a un dispositif mis en place. Tout ce qui est tablette ou ce qui peut paraître intelligent et qui rompt l’équité entre les candidats, est formellement interdit et des sanctions aussi bien administratives que pénales sont encourues. Nous devons faire comprendre aux élèves que l’examen, c’est le mérite personnel. L’autre aspect, c’est d’accompagner les élèves aux plans moral et psychologique.
Propos recueillis Par Badé SECK – bseck@lequotidien.sn

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